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Un peu d'histoire...

L’idéal égalitaire dont se nourrit le communisme est ancien.


Le mot communisme émerge en Allemagne en 1794 et en France en 1797. Il entre en politique à la fin du XVIIIe siècle, avec la Révolution française. Au milieu du XIXe siècle, on observe la naissance d’une société industrielle et urbaine, celle-ci va donner un nouvel essor au communisme, en lui conférant une forte coloration ouvrière.

En France, le communisme prend deux formes distinctes, il se nourrit à la fois de l’utopie sociale et du républicanisme.


Enraciné dans le monde ouvrier, le communisme devient à la fois une doctrine cohérente et un principe d’action politique grâce à l’Allemand Karl Marx (1818-1883). Il découvre les bourgeons du socialisme et du communisme lors de son exil à Paris. C’est en 1847 que la Ligue des communistes - une ébauche d’organisation internationale - demande à Marx (ci-contre) et à Friedrich Engels de rédiger leur programme. C’est le Manifeste du parti communiste (1848) qui se conclut par la formule “Prolétaires de tous les pays, unissez-vous”.

Le communisme s'oppose au capitalisme, qui repose sur l’exploitation du travail salarié, et qu'on peut considérer comme une forme plus élaborée de la production marchande. Le salaire perçu par chaque travailleur étant inférieur à la valeur que son travail produit, l’appropriation de ce sur-travail par le capitalisme lui permet d’accumuler la “plus-value” et le profit. Les ouvriers doivent porter leur contestation du capitalisme sur le terrain global et se constituer collectivement en acteurs politiques, en parti communiste.

Marx et Engels s’inspirent des travaux de la philosophie allemande, de l’économie politique anglaise et des théoriciens du socialisme français mais ils sont les premiers à réussir l’articulation d’une méthode philosophique, d’une analyse sociale et d’un projet politique.


A partir de 1848, le communisme passe du statut de pensée utopique à celui de réalité politique: il devient le principal ferment de contestation du capitalisme alors en expansion.


Mais en réalité qu’est-ce que le communisme ? Ce terme a une double signification, il désigne une société fondée sur la propriété communiste -ou sociale- des moyens de production; il qualifie la doctrine et le mouvement politiques qui veulent promouvoir une telle société. Le communisme apparaît donc comme un futur nécessaire des sociétés humaines -une utopie anticapitaliste- qui adviendra par le biais d’une révolution sociale et politique appuyée sur la classe ouvrière. Pour Marx, la finalité est inséparable des moyens de sa réalisation. Le communisme

se confond donc avec le mouvement d’abolition ou de “dépassement” du capitalisme. La tradition communiste a ainsi raccordé la conquête de l’égalité et la révolution. Elle a aussi superposé la notion générale de “communisme” et celle d’organisation politique ou “parti communiste”, déniant la qualité de communiste à toutes celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans le parti.


DES COMMUNISTES EN POLITIQUE (1848-1876)


Le communisme connaît un essor inégal en Europe. Les idées communistes sont les plus entendues en Belgique et en France, où les expériences révolutionnaires ont radicalisé le mouvement populaire et entremêlé la tradition républicaine et les minorités communistes.

L’influence de Marx et ses idées touchent peu la France, où le monde ouvrier se détourne des grandes idéologies ou bien se laisse déduire par les conceptions d’A. Blanqui et de Proudhon. Le communisme de Blanqui est avant tout politique et peu présent sur le terrain des luttes sociales. Proudhon se tourne vers l’action ouvrière, dont il pense qu’elle va réaliser son émancipation par le développement des organisations mutuellistes, caisses de secours ou coopératives.

Les ébauches d’un mouvement ouvrier international s’observent dès les années 1830. De plus en septembre 1864, naît à Londres l’Association internationales des travailleurs. Elle réussira à se développer en Europe mais ne survivra seulement jusqu’en 1876.



L’EXPANSION SOCIALE-DEMOCRATE AVANT 1914


A la charnière des XIXe et XXe siècles, les idées de Marx se répandent sur tout le continent européen. C’est alors l’âge d’or de la social-démocratie d’inspiration marxiste.

Un parti ouvrier d’inspiration collectiviste se crée en 1879, mais ne résiste pas aux divisions qui séparent les marxistes intransigeants, les “possibilistes” et les socialistes révolutionnaires. C’est en 1905, sous l’impulsion de Jean Jaurès, que le socialisme français de réunifie dans la Section française de l’internationale ouvrière (SFIO).

Le socialisme est devenu une force importante dans la vieille Europe. Malgré son essor, il a toutefois du mal à suivre les évolutions rapides du capitalisme expansif et agressif.



DÉBATS ET CRISES DU XIXe SIÈCLE


Lorsque Bakounine considère que l’Etat est le danger permanent et valorise la révolte sociale spontanée, Marx affirme que la classe ouvrière doit se constituer en organisation structurée, disputer politiquement le pouvoir à la classe dominante et retourner contre elle les armes de l’Etat national en expansion. Malgré les prudences de Marx puis de Lénine, la virulence de cette opposition contribuera à assimiler le communisme politique à l’étatisme centralisateur.

A la fin du XIXe siècle, la stabilisation et l’extension planétaire du capitalisme -l’impérialisme - semblent éloigner le temps des grands chocs révolutionnaires. L’essor du suffrage universel et la naissance des partis politiques laissent penser que les effectifs croissants de la classe ouvrière pourront parvenir au pouvoir par la voie électorale parlementaire.

Selon l’Allemand Eduard Bernstein, qui veut s’éloigner de Marx, la social-démocratie ne doit pas rechercher l’autonomie mais l’alliance avec le reste de la gauche, pour pouvoir imposer des réformes qui graduellement conduiront au socialisme sans révolution.


Un communisme minoritaire ? En 1914, le marxisme l’a emporté dans le mouvement socialiste. Cette évolution est critiquée par les représentants de l’aile gauche. Mais, réunie dans son refus du réformisme, la gauche sociale-démocrate se divise sur la question du parti et des alliances politiques. La division de ce courant limite donc son pouvoir d’influence.

Le communisme libertaire est resté minoritaire, à cause de l’expansion de la social-démocratie européenne. En 1914, l’influence anarchiste est surtout forte dans le monde syndical.



1917: UNE RÉVOLUTION MARXISTE ?


A la surprise générale, une révolution “marxiste” triomphe en Russie en 1917. Le communisme n’est plus un vague idéal, mais un pouvoir politique concret, à l’échelle d’un immense Etat.


Après l’expérience révolutionnaire avortée de 1905, la désorganisation administrative et la lassitude face à la guerre provoquent une flambée d’exaspération et l’effondrement de la monarchie en février 1917. Lénine estime que les communistes doivent saisir l’occasion, profiter du désordre russe, activer la mobilisation populaire et précipiter la maturation de la seconde phase révolutionnaire, proprement prolétarienne. Le 25 octobre (7 novembre du calendrier occidental), les bolcheviks s’emparent du pouvoir, sans effusion de sang. C’est la révolution d’Octobre.

La révolution russe est un véritable mouvement populaire, que les bolcheviks ont su canaliser en s’appuyant sur les demandes principales du monde paysan: la paix et la terre. Mais, passé l’enthousiasme et la surprise de novembre, les communistes sont confrontés à de grandes difficultés en lien notamment avec la grandeur et la désorganisation de l’Etat. Face à la conjonction d’une guerre extérieure - l’intervention étrangère -, d’une guerre civile et d’un mécontentement rural diffus, ils recourent aux souvenirs de la Révolution française et de la Terreur. Ils mettent en place un appareil répressif qui débouche sur le communisme de guerre tout aussi impitoyable que la contre révolution tsariste qui s’oppose à lui.



LE MODÈLE BOLCHEVIQUE


Le terme de bolchévisme est né en 1903, quand le Parti ouvrier social-démocrate de Russie se scinde entre les partisans de Lénine (majoritaires, bolcheviks en russe) et ceux de Martov (minoritaires, mecheviks).


Lénine considère que la révolution prolétarienne pourra se faire en Russie sans étape “bourgeoise”, en utilisant le potentiel révolutionnaire de la paysannerie. Mais cela suppose, selon lui, la formation d’un parti structuré, apportant au prolétariat, de “l'extérieur”, la conscience révolutionnaire qui lui manque.

A partir de 1917, Lénine considère que le moment est venu de couper les ponts avec la méthode légaliste des partis socialistes européens, discrédités par leur soutien à l'effort de guerre en 1914. Pour marquer leur différence, il décide de rétablir l'appellation de “communiste” et de durcir la conception du parti qu’il a formalisée au tout début du siècle.

Il préconise l’abandon du communisme de guerre, l’assouplissement du dirigisme économique, la fin des réquisitions forcées et le maintien d’une part de propriété privée. Cette “nouvelle politique économique” - la NEP (1921-1928) - desserre l’étau qui contraint une population épuisée.


1920: le congrès de Tours, les débuts du Parti communiste français


En 1920, une majorité des militants socialistes de la SFIO réunis en congrès à Tours décident de s'affilier à la IIIe Internationale, fondée à la suite de la Révolution d'Octobre. Le Parti Communiste Français qu'on appelle alors Section Française de l'Internationale Communiste (SFIC) est ainsi créé. Mais déjà, nous empiétons sur l'article que vous pouvez trouver ci-contre en suggestion si l'histoire du PCF vous intéresse.







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