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21 Juin 1935

Le 21 juin 1935 a lieu le premier Congrès international des écrivains pour la défense de la culture à Paris. Ce congrès est un évènement majeur de l’histoire littéraire du XXe siècle. Elle est considérable notamment par son ampleur, elle réunit en effet 230 artistes de 38 pays différents. La pertinence et l’importance des questions débattues caractérise aussi son importance dans cette période troublée par la montée des fascistes et des fronts populaires. Il s'est tout d'abord caractérisé par son orientation politique. Il a même longtemps été considéré comme un instrument de propagande du communisme.


Congrès international des écrivains pour la défense de la culture


Il fut organisé par l’Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires (AEAR), à laquelle Breton adhère début 1932 et dont il est exclu en juin 1933 pour avoir publié dans la revue Le Surréalisme au service de la révolution la lettre de Ferdinand Alquié parlant de « crétinisation » en URSS.

De plus, A.Gide et A.Malraux, écrivains et hommes politiques, seront également à la tête de ce congrès. Mais, alors que Breton criera haut et fort que l’unique voie à suivre n’est plus celle de l’URSS, les deux autres clament aussi fort qu’il faut choisir entre fascisme et communisme et qu’il est urgent de se ranger aux côtés de Staline. Ainsi aucun des trois n'ignore le réel système stalinien mais aucun ne recule devant ce totalitarisme et le Congrès verra sa fonction première correctement assurée: introduire le positivisme de la nouvelle doctrine de réalisme socialiste.


Les artistes présents au Congrès - qui dura quatre jours - pensent majoritairement que, malgré une ligne directrice trop autoritaire au premier abord, la doctrine soviétique recherche le bien de tous: mieux vaut se ranger au côté des communistes que sombrer dans le fascisme montant.


Malraux à la tribune du congrès des ecrivains de 1935,

avec l'écrivain russe Maxime Dorki en arrière plan.

Le projet d'un congrès parisien est à l'origine venu de Moscou, et un de ses principaux instigateurs, Henri Barbusse, était directement envoyé par Staline. Finalement, le congrès s'est détourné de cette influence, pour se présenter comme un événement indépendant de tout contrôle soviétique, cependant, il en est tout de même resté très marqué politiquement, et de nombreux hommages aux réalisations de l'URSS auront lieu.


On observe malgré cela que le congrès a été le siège de plusieurs critiques du régime soviétique, notamment lors des interventions de Gaetano Salvemini et de Magdeleine Paz, qui critiquèrent tous deux ouvertement le caractère répressif du régime; cependant il s'agit de critiques à l'égard de l'URSS, et non directement de l'idéologie communiste.

On peut ainsi voir ce congrès ,en partie, comme un lieu de rencontre des représentants des partis communistes de chaque nation. Ainsi, un an avant l'arrivée au pouvoir du Front Populaire en France, ce congrès est un prétexte à la rencontre d'intellectuels communistes, et montre la diversité de leur pensée.



Les grands traits de l’histoire de cet engagement européen. Dès les années vingt, le pouvoir soviétique implique des intellectuels de différents pays dans une stratégie d’uniformisation des politiques culturelles des partis communistes. La première « Conférence internationale des écrivains prolétariens et révolutionnaires » se déroule en novembre 1927 à Moscou. Henri Barbusse et Romain Rolland y participent avec Gorki, Einstein, Paul Langevin, Heinrich Mann... des militants pacifistes encore traumatisés par la Première Guerre Mondiale, ils rassemblent plus de 2000 délégués au congrès international d’Amsterdam en 1932. Environ 3000 participent au Congrès antifasciste des 4 et 5 juin 1933 à Paris. Les comités organisateurs des deux congrès fusionnent et le « mouvement Amsterdam-Pleyel »est crée.


Afin de renforcer la politique soviétique officielle, le Komintern (l’Internationale communiste) manipule à grande échelle et en sous main nombre d’intellectuels de l’époque.


En se séparant le Congrès décida, pour maintenir une union étroite entre les écrivains décidés de lutter contre la guerre, le fascisme et toutes menaces affectant la civilisation, la création d'une «Association internationale des écrivains pour la défense de la culture ».


Au cours des débats les points de vue exprimés se sont rapprochés. Un sentiment commun, s'est emparé des délégués des différents pays.


La culture, attaquée par le fascisme, ne peut être sauvée que par la révolution prolétarienne.

La prise de conscience par les écrivains de la menace fasciste est un des résultats les plus évidents du Congrès, et ceux qui hésitaient, qui cherchaient leur voie ont compris nettement que leur seule alliée était la classe ouvrière, menacée par le même danger et que l'avenir du monde reposait sur les travailleurs.


Voilà le public que ces écrivains cherchaient, souhaitaient, le public qui mettra fin à leur isolement, le public qui les comprendra.


Il a été un point de ralliement pour tous les écrivains qui sentent comme une injure personnelle l'avènement du fascisme .


Et tous ont compris vraiment, pour reprendre les termes de Gorki, que seul comptait l'humanisme du prolétariat qui poursuit le but de changer les bases économiques et sociales du monde.

L'Association née du Congrès continuera son oeuvre : la lutte contre le fascisme, la dénonciation de toutes les formes de l'oppression de la pensée humaine.

Elle amplifiera l'action des écrivains révolutionnaires.


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