L'histoire du Parti Communiste Français (PCF)
Le PCF, le PCF, le PCF... Ce sigle semble omniprésent sur notre site, et pour cause! Parler du communisme au XXème siècle sans évoquer le PCF serait comme parler de l'amélioration de la condition ouvrière sans évoquer la CGT. Ainsi avons-nous décidé aujourd'hui de lui dédier un article entier afin de vous éclairer sur ce parti politique majeur du XXème siècle.
Le PCF au XXème siècle, c'est des idées innovantes, des regroupements de grands savants et intellectuels, et surtout un parti qui semble pouvoir concrétiser les espérances des plus optimistes quant à un changement de la société. C'est un parti tout neuf et très attrayant. Paul Eluard, Pablo Picasso, Louis Aragon ou encore Jean-Paul Sartre, y sont engagés : poètes, peintres, écrivains, philosophes... on y trouve de tout! Mais que sait-on sur ce grand parti qui a si vite disparu?
Les débuts du PCF :
Le communisme moderne naît avec le Manifeste du Parti Communiste de Marx et d'Engels, publié en 1848 à Londres, quatre jours avant le déclenchement de la Révolution à Paris. L'idée générale, c'est de donner un but au progrès : en pleine révolution industrielle, les intellectuels sont nombreux à se demander que faire de ce progrès. Ils rêvent d'une société sans classes où règne l'abondance et où le travail n'est plus obligatoire. Une société où l'on apporte ce que l'on peut et où l'on prend ce dont on a besoin.
Evidemment, le communisme ne se développe pas si vite, et le socialisme l'aide, prenant sans le savoir un rôle de transition.
En France pour le PCF, tout commence réellement le 30 décembre 1920. Les idées se développaient déjà mais rien de concret n'en ressortait. Ce jour-là avait lieu le Congrès de Tours, un congrès national qui rassemblait la Section Française de l'Internationale ouvrière (SFIO). La majorité prit alors la décision de s'affilier à l'Internationale Communiste fondée en 1919 par Lénine. S'opère alors une scission au sein de la SFIO et la Section française de l'Internationale communiste (SFIC) est créée, acceptant de se soumettre aux conditions de l'Internationale Communiste. Ils s'engagent à construire un parti révolutionnaire, qui peut utiliser des moyens légaux, mais qui doit se doter d'un appareil clandestin et ne doit pas exclure l'action illégale.
Le nom de PCF viendra avec le temps sans raison apparente si ce n'est une simplification du nom.
Voulant renverser totalement l'ordre bourgeois, il semble révolutionnaire. C'est ce discours extrême qui lui vaudra d'être diabolisé par ses adversaires, qui le séparent bien du reste de la gauche française. Les effectifs du parti diminuent alors, passant de 131000 adhérents en 1921 à 52 000 en 1923. Mais il commence à attirer les intellectuels tels que les surréalistes. Le PCF obtient 26 élus aux élections de 1924, mais n’en compte plus que 11 après les élections de 1932.
Résistance et explosion du PCF :
Pourtant, jusqu’ici, le PCF n’a pas pris tant d’ampleur. Il a beau être vu comme révolutionnaire et sembler intéressant, il ne pousse pas pour autant beaucoup de gens à s’engager.
Tout bascule lors de la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1930, Maurice Thorez est le secrétaire général du PCF et rapidement, la situation mondiale pousse chaque parti à choisir un camp. Le Parti Communiste veut lutter contre le fascisme et le nazisme. Avec une France mi-occupée, mi-gouvernée par Pétain le parti doit rapidement devenir clandestin. Maurice Thorez, trop investi donc en danger, doit déserter et rejoint l’Union soviétique. Le PCF connaît alors une période de creux. Mais, en juin 1941, Hitler attaque l’Union soviétique. Coup dur pour les communistes pro-soviétiques, qui s’engagent alors résolument dans la Résistance.
Sont alors créés les Francs-Tireurs et partisans français (FTPF), un mouvement de résistance intérieur dirigé par les communistes. Leurs représentants entrent au Conseil national de la Résistance en 1943.
Deux ans plus tard, à la Libération, ils sont vu comme des héros. Le parti n'a pas cédé et explose. Ils comprennent que cela fonctionne et promeuvent du mieux qu'ils peuvent leur parti. Ci-contre, une affiche du PCF qui dit :
"Ils sont morts pour que vive la France, c'est par dizaines de milliers que les communistes sont tombés en héros pour préparer des lendemains qui chantent. Le Parti Communiste Français qui a le plus fait d'efforts et le plus versé de sang pour défendre la Patrie a été appelé par un écrivain le Parti des fusillés. Ce Parti veut être et sera le grand parti de la renaissance française. Adhérez au parti communiste français"
Cette affiche est particulièrement représentative : ils se représentent mère des français, protecteurs, héros et victimes à la fois. Ils provoquent la compassion chez le lecteur.
Et puis, il est jeune, semble avoir sauvé la France, les intellectuels y sont... Qui n'en voudrait pas? Ils deviennent alors le premier parti de France avec 500 000 adhérents et 26 % des suffrages.
Guerre froide et période gaulliste :
Sous Charles de Gaulle, son influence diminue encore. Il faut dire que le général de Gaulle questionne les publicités des communistes. Comme vous pouvez le lire sur l'image ci-contre, les communistes disent avoir perdu 75000 d'entre eux pendant la résistance. Alors qu'officiellement, le Régime de Vichy aurait tué 30000 français. De Gaulle a alors une notoriété immense et donc de l'influence, les gens se posent des questions à leur tour sur ce parti.
Le PCF cherche alors à sortir de son isolement et engage une politique de rapprochement avec les socialistes. La mort de Staline en 1953 les affaiblit, il était leur modèle et ils n'aiment pas Khrouchtchev.
Il continue à perdre des voix avec le temps et Georges Marchais, grand candidat de l'époque n'obtient plus que 16 % aux présidentielles de 1981. Les résultats aux élections sont de plus en plus mauvais. En effet, vous vous doutez que la guerre froide n'aide pas : avec la chute du Mur de Berlin en 1989 et la disparition du communisme en Europe de l'Est après 1990, le parti n'est plus vu comme porteur d'une société d'avenir et perd à nouveau un nombre considérable de voix pour devenir le parti quasi inexistant que nous connaissons à présent.